Khoutba centrale : « Pardonne, car seuls les véritables bons savent pardonner »

Louange à Allah, Seigneur de l’univers, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux. Je témoigne qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah, l’Unique, sans associé, et je témoigne que Muhammad est Son serviteur et messager. Que les bénédictions et la paix d’Allah soient sur lui, sur sa noble famille et sur ses compagnons.

Chers frères et sœurs,

L’islam nous enseigne à bâtir une communauté fondée sur l’amour, la compréhension et le pardon mutuel. Pardonner à son frère musulman n’est pas seulement un acte de noblesse, mais une obligation qui mène à la satisfaction d’Allah et renforce nos relations humaines.

La valeur de demander pardon et de s’excuser

Ibn Hibban a dit :
S’il n’y avait pas d’autre bénéfice à demander pardon et à s’excuser auprès de son frère musulman que celui d’éliminer l’arrogance et l’autosatisfaction chez celui qui s’excuse, il serait tout de même obligatoire pour toute personne sensée de demander pardon et de s’excuser à chaque faux pas.
(Rawdatul-‘Uqala, p. 186)

Ces paroles nous rappellent que demander pardon à son frère musulman n’est pas seulement un acte d’humilité, mais aussi un moyen de purifier son cœur des défauts tels que l’arrogance et l’autosatisfaction. En agissant ainsi, nous purifions nos cœurs et renforçons les liens au sein de la communauté.

La sincérité envers son frère musulman

L’Imam Al-Shafi’i a dit :
“Celui qui est sincère envers son frère et son ami accepte ses excuses, corrige ses défauts et pardonne ses erreurs.”
(An-Nawawi, Tadhhibul-Asma’, I/55)

La sincérité dans l’amitié se manifeste par la disposition à accepter les excuses de nos frères, à les aider à corriger leurs erreurs et à leur pardonner lorsqu’ils commettent des fautes. Une telle approche renforce la confiance mutuelle et l’amour.

Le pardon comme voie vers la satisfaction d’Allah

L’Imam Ahmad ibn Hanbal a dit :
“Pardonne à ton frère musulman, car tu ne tires aucun bénéfice à ce qu’Allah le punisse à cause de toi.”

Cette parole nous rappelle qu’au lieu de désirer que nos frères soient punis pour leurs erreurs envers nous, nous devrions aspirer au pardon et à la réconciliation. Ainsi, nous atteignons la satisfaction et la miséricorde d’Allah.

Quand le cœur pleure

Le cœur pleure lorsque tu te tiens impuissant face à la tyrannie et à l’injustice des gens envers toi, et que tu n’as pas d’autre choix que de garder le silence.
Le cœur pleure lorsque celui qui t’a trahi est celui que tu n’as jamais trahi et qui méprise tes sentiments.
Le cœur pleure lorsque les larmes tarissent après tant de pleurs.
Le cœur pleure lorsque tu te rends compte que tu es seul, même entouré de nombreuses personnes.
Le cœur pleure lorsque tu perds un être cher que tu ne reverras plus en ce bas monde.

Mais malgré les pleurs du cœur, la vie continue.

L’obéissance à Allah comme protection contre Satan

Ibn Al-Qayyim Al-Jawziyya a dit :
“L’obéissance à Allah, exalté soit-Il, illumine le cœur, le fortifie, le raffermit dans la vérité et le purifie, jusqu’à ce qu’il devienne tel un miroir resplendissant de clarté et de pureté. Un tel cœur est rempli de la lumière et du nur de la foi, et lorsque Satan s’en approche, il est touché par une étincelle de cette lumière, tout comme les démons qui tentent d’atteindre les cieux sont frappés par des étoiles filantes.”
(Al-Jawab Al-Kafi)

L’obéissance à Allah apporte de la lumière à nos cœurs, les rendant résistants aux manigances et séductions de Satan. Un cœur pur, rempli de foi, devient une forteresse invincible contre le mal.

La sagesse d’Allah dans la privation des bienfaits terrestres

Ibn Al-Qayyim Al-Jawziyya a également dit :
“Allah, exalté soit-Il, ne prive jamais Son serviteur sincère de bienfaits terrestres sans lui accorder quelque chose de meilleur et de plus bénéfique. Mais l’homme, en raison de son ignorance de son propre intérêt et de la générosité, de la sagesse et de la bonté d’Allah, ne sait pas faire la différence entre ce qui lui est refusé et ce qui lui est réservé. Au lieu de cela, il court après un gain éphémère, même s’il est méprisable.”
(Al-Fawaid, p. 57)

Ces paroles nous rappellent que la sagesse d’Allah dépasse notre compréhension. Ce qui nous est refusé dans ce bas monde peut être remplacé par quelque chose de bien plus précieux dans l’au-delà. Nous devons donc avoir confiance en la décision d’Allah et être satisfaits de Son décret.

Les vertus de nos parents et des générations passées

Nos parents ne savaient ni lire ni écrire, mais ils ont perfectionné l’art de parler avec sagesse.
Ils ne connaissaient pas les lois de la nature, mais ils nous ont appris l’art de vivre.
Ils n’avaient pas lu de livres sur les relations humaines, mais ils nous ont enseigné les bonnes manières et le respect.
Ils n’avaient pas étudié de théologie approfondie, mais ils nous ont appris la véritable signification de la foi (iman).
Ils n’avaient pas étudié les stratégies de planification, mais ils nous ont appris à voir loin.

Ils nous ont appris à respecter les principes, les valeurs et la parole donnée.

Nous implorons Allah de faire miséricorde à nos mères et à nos pères, ainsi qu’à nos pieux ancêtres, et de nous réunir avec eux dans les jardins du Paradis.

Chers frères et sœurs, le pardon et la compréhension mutuelle sont les fondations d’une communauté forte et saine. Demandons à Allah de faire de nous ceux qui pardonnent et bâtissent des ponts d’amour et de confiance entre les gens. Amine.

(Khoutba centrale du chef de culte Hafiz Hilmija Redžić du 6 décembre 2024 à l’Association Islamique de Wiltz)