Khoutba centrale : « La perte des bienfaits d’Allah – arrête-toi et médite » (galérie + vidéo)
Louange à Allah, Seigneur des mondes, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux, Maître du Jour du Jugement. Que les bénédictions et la paix soient sur le dernier messager d’Allah, Muhammad (paix et salut sur lui), sur sa noble famille et ses illustres compagnons.
Dans le Coran, Allah nous incite à la réflexion en disant :
« Et raconte-leur l’histoire de celui à qui Nous avions donné Nos signes, mais qui s’en écarta. Le Diable le poursuivit, et il devint ainsi du nombre des égarés. » (Al-A’raf, 175)
La réflexion est une forme d’adoration que les premières générations de musulmans considéraient comme l’une des plus hautes expressions de piété. Umar ibn Abd al-`Aziz (qu’Allah lui fasse miséricorde) disait :
« La réflexion sur les bienfaits d’Allah est la meilleure des adorations. » (Al-Qurtubi, Tafsir)
Al-Hasan al-Basri (qu’Allah lui fasse miséricorde) disait :
« Méditer pendant une heure est meilleur que l’adoration nocturne. » (Ibn Qayyim, Madarij al-Salikin)
Abu Darda (qu’Allah l’agrée) disait :
« Réfléchir pendant une heure est meilleur que l’adoration de toute une année. » (At-Tabari, Tafsir)
Sufyan ath-Thawri nous conseille :
« Réfléchis aujourd’hui à ce que tu as préparé pour demain. » (Ibn Kathir, Tafsir)
Mujahid ibn Jabr (qu’Allah lui fasse miséricorde) souligne :
« Réfléchir au bien mène à son accomplissement, et réfléchir au mal conduit à l’éviter. » (Al-Qurtubi, Tafsir)
Ali ibn Abi Talib (qu’Allah l’agrée) disait :
« Il n’y a aucun bien dans une adoration sans réflexion, ni dans une connaissance sans compréhension. » (At-Tabari, Tafsir)
Réfléchissons à l’exemple de Balaam ibn Ba‘ura, un homme à qui Allah avait accordé une grande connaissance et le don d’être exaucé dans ses invocations. Allah le mentionne dans la sourate Al-A‘raf, le comparant à un chien qui halète, qu’on le repousse ou qu’on le laisse tranquille :
« Et si Nous avions voulu, Nous l’aurions élevé par ces enseignements. Mais il s’attacha à la vie terrestre et suivit ses passions. Il est semblable à un chien : tu le chasses, il halète ; tu le laisses tranquille, il halète également. » (Al-A‘raf, 176)
Balaam était un savant parmi les enfants d’Israël, mais, poussé par l’avidité et ses passions, il céda à la pression de son peuple. Il accepta d’invoquer contre Moussa (paix sur lui), bien qu’il sache que Moussa était un prophète d’Allah. En faisant cela, il trahit délibérément son savoir et s’éloigna de la vérité. Son destin fut la perdition : il perdit les bienfaits d’Allah et devint un symbole de cupidité et de désobéissance.
La réflexion nous amène à comprendre nos propres actes et à reconnaître les signes d’Allah. `Abdullah ibn Mas‘ud (qu’Allah l’agrée) disait :
« Craindre Allah suffit comme signe de savoir, et se laisser tromper par Allah suffit comme signe d’ignorance. » (Ibn Kathir, Tafsir)
Ibn Qayyim (qu’Allah lui fasse miséricorde) souligne :
« La racine de tout bien et de tout mal est la réflexion, car elle est le point de départ du désir et des efforts. » (Madarij al-Salikin)
Imam Ash-Shafi‘i (qu’Allah lui fasse miséricorde) disait :
« La personne intelligente est celle qui oriente ses réflexions vers les conséquences de ses actes. » (Al-Qurtubi, Tafsir)
La réflexion n’est pas seulement un processus intellectuel, mais un acte d’adoration qui nous rapproche d’Allah. Elle nous enseigne la gratitude, renforce notre foi et nous aide à éviter les mauvaises actions.
« Quel mauvais exemple que celui des gens qui ont traité Nos signes de mensonges et qui ont fait du tort à eux-mêmes. » (Al-A‘raf, 177)
Soyons parmi ceux qui méditent, remercient et suivent le chemin d’Allah, afin de réussir dans ce monde et dans l’Au-delà.
Ô Allah, accorde-nous la force de reconnaître Tes bienfaits, de les apprécier et de T’adorer sincèrement. Protège-nous des épreuves qui mènent à l’égarement et fais de nous ceux qui, par la réflexion, renforcent leur foi.
Amin.
(Khoutba centrale du chef de culte Hafiz Hilmija Redžić du 10 janvier 2025 au Centre Islamique Gazi Isa-beg à Esch-sur-Alzette)