Khoutba centrale : « L’éducation des enfants est la tâche la plus noble »

Élever et éduquer les enfants est l’une des tâches les plus nobles et les plus importantes qui nous sont confiées. Les enfants sont une bénédiction, mais aussi une grande responsabilité. Les orienter sur le droit chemin, dans l’esprit de l’islam et avec des connaissances sur la foi, constitue le fondement de l’avenir de notre communauté. L’islam nous enseigne que l’éducation des enfants est la clé du succès, non seulement dans ce monde, mais aussi dans l’au-delà. À travers l’histoire, nous voyons de nombreux exemples de grands savants dont les parents, en particulier les mères, ont joué un rôle clé dans leur éducation et leur orientation morale. Ces récits de leurs efforts servent d’inspiration pour chacun d’entre nous.

La mère de l’imam Ahmed ibn Hanbal

Lorsque l’imam Ahmed était jeune, son père est décédé. Il parlait souvent à ses étudiants des efforts de sa mère et de son éducation, et il faisait fréquemment des prières pour elle. Pendant les froides nuits de Bagdad, elle se levait bien avant lui pour chauffer de l’eau pour ses ablutions. Elle le couvrait d’une cape et le menait dans l’obscurité, à travers les rues froides, jusqu’à la grande mosquée, bien avant la prière de l’aube, pour que son fils puisse se rapprocher de l’enseignement de son maître. Elle attendait après les cours pour le ramener chez lui en toute sécurité.

À l’âge de 16 ans, elle lui avait préparé de la nourriture et de l’argent, et lui avait dit : « Ceci est pour ton voyage à la recherche de la connaissance. » Il est parti pour La Mecque, Médine et de nombreux autres endroits, où il a rencontré de grands érudits. Elle a élevé l’imam Ahmed, qui est devenu l’un des grands de l’islam.

Lorsque l’imam Malik avait cinq ans, sa mère l’a appelé, l’a bien habillé et l’a envoyé chez un des savants de Médine pour apprendre. À ce sujet, l’imam Malik a dit : « Ma mère m’habillait avec les vêtements des savants alors que j’étais encore un enfant et me disait : “Va à la mosquée et apprends la connaissance devant l’imam Rebi’.” Apprends de lui l’éthique (moralité, comportement) avant d’apprendre de lui la science. »

L’imam Malik répétait souvent qu’il était devenu « imam Malik » grâce à sa mère, c’est-à-dire que sans la mère de l’imam Malik, nous n’aurions pas non plus d’imam Malik.

Le nom complet de la mère de l’imam Malik est Alija bint Cherik ibn Abdurrahman El-Ezdija du clan Benu Essed. C’était une femme instruite qui souhaitait que ses deux fils, Malik et Nadr, acquièrent des connaissances. Elle les emmenait à la mosquée du Prophète, sallallahou alayhi wa sellem, pour apprendre. Son autre fils, Nadr, est devenu un grand savant à Médine, tellement connu que l’imam Malik a été connu un temps comme « le frère du cheikh Nadr ».

À l’âge de douze ans, l’imam Malik a commencé à assister intensivement aux cercles d’étude et à écouter des cours sur le hadith et le fiqh. Sa capacité d’apprentissage et sa rapidité à acquérir des connaissances témoignent du fait qu’il a commencé à émettre des fatwas à moins de dix-huit ans, et il avait déjà sa propre chaire à vingt et un ans. Bien qu’il soit en pleine jeunesse, de nombreux muhaddiths étudiaient devant lui et transmettaient de lui, et vers la fin du califat d’Abu Jafar Al-Mansour, le présage du Prophète, sallallahou alayhi wa sellem, s’est pleinement réalisé et des gens de tout l’immense empire islamique venaient à Médine pour écouter l’imam Darul-Hijra, c’est-à-dire l’imam de Médine.

L’imam Shafii est né en l’an 150 de l’Hégire, la même année où le grand de l’islam Abu Hanifa est décédé. Son père est mort alors qu’il était très jeune, il a donc grandi sous la responsabilité de sa mère. À l’âge de deux ans, sa mère l’a déplacé à La Mecque. C’était elle qui avait reconnu son potentiel et qui a investi beaucoup d’efforts dans son éducation. Dès son enfance, Shafii montrait une intelligence et un talent exceptionnels, et à sept ans, il était devenu hafiz du Coran. Dans sa jeunesse, il a mémorisé l’œuvre de Malik, « Al-Muwatta », et s’est consacré à l’étude des sciences juridiques islamiques. Grâce au soutien de sa mère, il est devenu l’un des plus grands savants de l’histoire de l’islam.

Les exemples de grands savants comme l’imam Abu Hanifa et l’imam Boukhari confirment également l’importance du rôle de la mère dans l’éducation et la formation. La mère de l’imam Boukhari, une femme honorable et pieuse, pleurait et priait beaucoup lorsque son fils est devenu aveugle enfant. Après de nombreuses prières, Allah lui a rendu la vue. Sa mère a toujours été à ses côtés, lui apportant soutien et l’orientant vers la recherche de la connaissance.

L’éducation et l’élevage des enfants ne sont pas seulement une obligation, mais aussi un investissement dans notre avenir commun. Les mères et les pères jouent un rôle clé à cet égard, et les efforts déployés dans l’éducation et l’orientation morale des enfants portent des fruits qui ne se limitent pas seulement à ce monde. Chaque effort, chaque sacrifice et chaque souci que nous manifestons envers les enfants laisse une empreinte profonde dans leur vie. Nous sommes appelés à orienter nos enfants vers la connaissance et la morale, tout comme les parents de l’imam Ahmed, de l’imam Malik, de l’imam Shafii et d’autres grands savants l’ont fait. Nous prions Allah de nous donner la force, la sagesse et la persévérance dans cette noble tâche, et que nos enfants deviennent des phares qui diffuseront la lumière de l’islam à l’avenir. Amin.

(Khoutba centrale du chef de culte Hafiz Hilmija Redžić du 6 septembre 2024 au Centre Islamique Gazi Isa-beg à Esch-sur-Alzette)