Prêche (khoutba) central
Trois relations spéciales pour une vie réussie dans ce monde et l’au-delà
Louange à Allah, le Seigneur de tous les mondes, et que les bénédictions et la paix soient sur le Messager d’Allah.
Chers frères et sœurs, nous sommes témoins du passage rapide de la vie. Comme le disait un sage musulman : « J’ai ouvert les yeux ! » – Ils ont dit : « Il est né ! » « J’ai fermé les yeux ! » – Ils ont dit : « Il est mort ! » Ce clignement des yeux s’appelle « la vie ».
Selon les principes divins d’Allah, notre existence éphémère, ce clignement des yeux, peut se transformer en une source de bénéfices durables si nous établissons trois relations profondes qui nous protègent des épreuves de ce monde et de l’au-delà.
La relation première et primordiale est celle avec Allah, le Très-Haut. Elle marque le début de toutes les initiatives positives, un fil tissé dans le tissu de notre existence mondaine. Elle est atteinte par un culte sincère et droit, la prière se démarquant comme une forme de culte unique qui nous lie intimement à Allah. En récitant les versets de la Fatiha, le Très-Haut répond à nos supplications, comme le rapportent des hadiths authentiques. Au cœur de cette relation se trouve une croyance inébranlable, une conviction qu’Allah nous aime, nous soutient, nous teste et pourvoit à nos besoins. Cette connexion reflète la force de notre foi et la profondeur de notre compréhension d’Allah.
Dans le canevas de notre discussion, permettez-moi de partager l’histoire de Habib al-Adhami, un musulman vertueux qui a servi Hasan al-Basri et a acquis la sagesse en jurisprudence. Par une nuit froide et pluvieuse où le dîner était retardé, Hasan al-Basri demanda : « Où est notre repas ? Cette faim pourrait être notre perte ! » Habib répondit : « Cheikh, un homme déshérité est venu à notre porte, et je lui ai donné toute la nourriture que nous avions. Je me suis souvenu de vos paroles selon lesquelles la vraie foi réside dans le fait d’être plus sûr de ce qui est avec Allah que de ce qui est dans nos mains. » Hasan al-Basri reconnut : « Habib, ta conviction est forte, mais ta connaissance est modeste. Pourquoi ne lui as-tu pas donné la moitié et gardé le reste pour apaiser notre faim ? » Alors qu’ils discutaient, un coup à la porte révéla un serviteur portant un plat de délicieuse nourriture – un cadeau de leur voisin. Habib sourit et dit à Hasan al-Basri : « Cheikh, votre connaissance est vaste, mais votre conviction est faible. » Hasan al-Basri rit et répondit : « Habib, nous étions tes guides, mais tu nous as surpassés. »
La deuxième relation méritant notre attention et notre culte est le lien avec nos semblables, un lien forgé à travers des manières et des conduites exemplaires. La plus grande force qu’une personne puisse cultiver est la force du caractère noble. Ceux qui sont ornés de caractère vertueux sont les plus aimés du Messager d’Allah. Le maintien de relations amicales, en particulier au sein de nos familles, sert de témoignage de notre caractère. De plus, cultiver des amitiés pour l’amour d’Allah représente le summum d’un comportement vertueux.
Considérez l’amitié entre Ahmad ibn Hanbal et l’éminent Imam Shafi’i, un lien imprégné de respect et d’affection, comme exprimé dans les versets :
« Ils disent que je rends visite à Ahmad, et il me rend visite,
Je réponds que les vertus n’abandonnent jamais leurs demeures.
S’il me rend visite, c’est une conséquence de sa gentillesse,
Et si je lui rends visite, c’est encore une manifestation de sa bienveillance.
Dans les deux cas, la bienveillance lui appartient. »
Le dernier fil qui traverse ces relations, donnant à notre existence mondaine un sens, est le lien avec soi-même, une conscience soutenue par le souvenir continu d’Allah. Le Très-Haut admoneste : « Et ne soyez pas comme ceux qui ont oublié Allah, alors Il les a fait oublier eux-mêmes. Ceux-là sont les désobéissants. » (Hashr, 19)
Les premières générations ont illustré ce verset avec d’innombrables exemples. Sufyan al-Sevri sortait souvent un morceau de papier de sa poche et lisait silencieusement. Ses amis, curieux mais inconscients de ses lectures, furent éclairés lorsque le papier glissa accidentellement de sa poche. Un ami le récupéra et lut à voix haute : « Sufyan, souviens-toi de te tenir devant Allah ! »
En conclusion, implorons Allah de nous accorder la conscience de Sa présence, d’être des exemples de comportement vertueux et de nous préserver d’oublier notre véritable nature. Amen.