Prêche (khoutba) central
Le mauvais jugement sur les gens corrompt le cœur
Une des spécificités de l’éducation islamique est la prévention. L’islam nous enseigne à nous protéger en abandonnant tout ce qui intoxique notre esprit, en éloignant de notre cœur les doutes et en préservant notre honneur en évitant l’immoralité. Nous protégeons également les gens autour de nous en ayant de bonnes pensées à leur égard. Le Prophète, que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui, faisant le tawaf autour de la Kaaba et la regardant, a dit : « Par Celui en dont la main est l’âme de Muhammad, la sanctité du croyant auprès d’Allah est plus grande que ta sanctité. Par Celui en dont la main est mon âme, la sanctité du croyant, de sa vie et de ses biens, est plus grande auprès d’Allah que ta sanctité, et on ne doit penser à lui que du bien. » (Ibn Madja)
Le Prophète, que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui, savait que le plus grand danger pour l’homme vient de son cœur, c’est pourquoi il voulait purifier les cœurs des musulmans. Un jour, il a dit à ses compagnons : « Méfiez-vous du doute, car le doute est le discours le plus mensonger. Ne vous espionnez pas les uns les autres, ne vous enviez pas les uns les autres, ne rompez pas les liens entre vous, ne vous haïssez pas, mais soyez, ô serviteurs d’Allah, de vrais frères ! » (Muslim)
Ibn al-Qayyim al-Jawziyya mentionne souvent dans ses ouvrages les paroles d’Abu Bakr ibn ‘Ayyash : « Abu Bakr et ‘Umar ne vous ont pas devancés par beaucoup de jeûne volontaire et de prière, mais par ce qui s’est enraciné dans leurs cœurs (c’est-à-dire la force de la foi et la pureté du cœur). »
Le mauvais jugement sur les gens corrompt le plus le cœur humain. On rapporte qu’un des compagnons d’Ibrahim ibn Adham passa près de lui alors qu’il était assis avec d’autres compagnons et ne les salua pas. Certains d’entre eux lui dirent : « Ibrahim, as-tu vu comment il nous regarde sans nous saluer ? » Ibrahim ibn Adham répondit : « Peut-être qu’il est confronté à une difficulté. Personne ne se détourne de ses amis et ne se comporte ainsi, sauf celui qui est frappé par une difficulté et une épreuve. »
Ensuite, Ibrahim se leva de sa place et le suivit. Quand il le rattrapa, il lui demanda : « Pourquoi ne nous as-tu pas salués, mon ami ? » L’homme répondit : « Ma femme est sur le point d’accoucher et je n’ai pas d’argent pour acheter ce dont elle a besoin. » Ibrahim retourna vers ses compagnons et leur dit : « Nous lui avons fait du tort à deux reprises – une fois en pensant mal de lui et une fois en le négligeant, ce qui l’a conduit à une situation difficile à cause de ses besoins. »
Ensuite, il les quitta, rentra chez lui et trouva deux pièces de monnaie. Il acheta de la viande, du miel, de l’huile et de la farine pour une pièce de monnaie, puis se précipita vers la maison de son ami. Quand il frappa à la porte, la femme de son ami demanda : « Qui est à la porte ? » Il répondit : « Ibrahim ibn Adham, prends ces provisions devant la porte, qu’Allah te vienne en aide ! » Quand elle ouvrit la porte, elle trouva les provisions avec une autre pièce de monnaie. Elle commença à dire : « Ô mon Dieu, récompense Ibrahim ibn Adham pour ce jour ! »
Le mauvais jugement sur les autres expose l’individu à diverses caractéristiques négatives qui finissent par affaiblir la foi et détériorer les relations avec autrui. Que Dieu nous protège de tout ce qui est mauvais pour nos cœurs.