Khoutba centrale : « Moments pour la famille » (galérie + vidéo)

Louange à Allah, le Très-Haut, Seigneur des mondes, qui nous a honorés par la foi en l’islam et nous a accordé la famille comme lieu d’amour, de sérénité et de soutien mutuel. Que les prières et la paix soient sur notre noble Prophète Muhammad, sallallahu alayhi wa sallam, sur sa famille vertueuse, ses nobles compagnons, radhi Allahu anhum, ainsi que sur tous ceux qui les suivent dans la bienfaisance jusqu’au Jour du Jugement.

Heureux est celui qui fait un pas uniquement pour Allah, car ceux-là seront récompensés par une distinction particulière. Dans le hadith célèbre sur les sept catégories de personnes qui seront à l’ombre d’Allah le Jour du Jugement, le Prophète, sallallahu alayhi wa sallam, mentionne :

  1. Un dirigeant juste,
  2. Une personne dont le cœur est attaché aux mosquées,
  3. Un jeune qui grandit dans l’obéissance à Allah,
  4. Deux personnes qui s’aiment en Allah, se réunissent et se séparent pour Lui,
  5. Une personne qui donne une aumône de manière discrète, si bien que sa main gauche ne sait pas ce que donne sa main droite,
  6. Une personne qui, dans l’intimité, se souvient d’Allah et verse des larmes,
  7. Une personne qu’une femme noble et belle invite, mais qui dit : “Je crains Allah.”

Ces catégories nous rappellent l’importance des moments consacrés à Allah. Un seul instant d’obéissance sincère peut être déterminant pour notre avenir dans l’Au-delà. Allah nous a particulièrement honorés en nous permettant de vivre des moments spéciaux avec nos familles.

La famille est l’endroit où nous apprenons à aimer, à pardonner et à construire des relations profondes pour Allah. Le Prophète, sallallahu alayhi wa sallam, était un exemple dans l’attention qu’il portait à sa famille.

Une femme remarquable a joué un rôle spécial dans la vie du Prophète, sallallahu alayhi wa sallam. Elle est peu mentionnée, et pourtant elle est l’une des femmes les plus honorées de l’islam. Elle a élevé et nourri des géants de l’islam et occupait une place particulière dans le cœur du Prophète, sallallahu alayhi wa sallam, qui a dit à son sujet :

“Qu’Allah te fasse miséricorde, ô ma mère, tu as été pour moi une mère après ma propre mère.” (Ibn Hisham, Sirat Rasul Allah).

Imaginez une femme qu’Allah a honorée en lui permettant de prendre soin du Prophète, sallallahu alayhi wa sallam, pendant 17 ans ! Oui, pendant 17 ans complets ! Il vivait dans sa maison, elle le nourrissait, s’occupait de lui, nettoyait ses vêtements, il dormait dans ses bras, et elle veillait sur lui encore plus que sur ses propres enfants. Lorsqu’un repas était servi et que le Prophète, sallallahu alayhi wa sallam, tardait, elle interdisait à ses enfants de manger avant qu’il n’arrive. Si l’un d’eux tentait de prendre un morceau, elle le retenait gentiment en disant : “Attendez Muhammad !”

Cette femme remarquable est Fatima bint Asad, une croyante pieuse, une Compagne et une Émigrée. Elle était la tante paternelle du Prophète, sallallahu alayhi wa sallam, et l’épouse de son oncle Abu Talib. Elle était issue de la noble tribu des Quraysh, de la famille honorée des Banu Hashim. Elle est la première femme des Banu Hashim à avoir donné naissance à un calife, Ali ibn Abi Talib, radhi Allahu anhu. Cette lignée noble a ensuite été perpétuée par sa belle-fille, Fatima, radhi Allahu anha, mère de Hasan et Husayn, radhi Allahu anhum.

Après la mort de son époux Abu Talib, Fatima bint Asad a accepté l’islam et a accompli l’Hégire avec ses enfants à Médine. Elle était une femme pieuse et érudite. Le Prophète, sallallahu alayhi wa sallam, la visitait régulièrement, et elle était souvent son invitée. Elle a transmis 46 hadiths du Prophète, sallallahu alayhi wa sallam.

Elle est décédée en l’an 5 de l’Hégire, à environ 60 ans. Sa mort a profondément attristé le Prophète, sallallahu alayhi wa sallam. Anas ibn Malik, radhi Allahu anhu, rapporte : “Lorsque Fatima bint Asad, la mère de Ali, radhi Allahu anhu, est décédée, le Prophète, sallallahu alayhi wa sallam, est entré dans sa maison, s’est assis près de sa tête et a dit :

‘Qu’Allah te fasse miséricorde, ô ma mère, tu as été pour moi une mère après ma propre mère. Tu m’as nourri, tu t’es occupée de moi, tu m’as protégé, et tout cela pour la satisfaction d’Allah et la récompense dans l’Au-delà.’” (Tabarani, Al-Mu’jam Al-Kabir, n°248).

Ensuite, il ordonna qu’elle soit lavée trois fois. Il retira sa propre tunique pour qu’elle lui soit mise, puis elle fut enveloppée dans son manteau. Le Prophète, sallallahu alayhi wa sallam, descendit lui-même dans la tombe pour préparer l’endroit où elle serait placée. Il pria pour elle en disant :

“Ô Allah, Toi qui donnes la vie et la mort, Toi qui es Éternel, je T’implore de faire miséricorde à ma mère Fatima et de lui pardonner ses fautes.” (Ahmed ibn Hanbal, Musnad, n°22942).

Enfin, il pria sur elle et l’enterra avec l’aide d’Abu Bakr et d’Al-Abbas, radhi Allahu anhum.

Frères et sœurs, les moments passés en famille sont des instants d’adoration pour Allah. Accordons de l’attention à nos enfants, épouses et parents, aidons-les et rappelons-leur les valeurs de la foi. Le Prophète, sallallahu alayhi wa sallam, nous a enseigné que la meilleure action est celle accomplie pour Allah, et il n’y a pas de meilleure action que l’amour et le soin pour sa famille.

Qu’Allah nous accorde des familles qui soient source de bonheur et de sérénité dans ce monde et dans l’Au-delà. Qu’Il nous compte parmi ceux qui seront à Son ombre le Jour du Jugement et nous permette de suivre les meilleurs exemples tirés de la vie de notre Prophète, sallallahu alayhi wa sallam.

(Khoutba centrale du chef de culte Hafiz Hilmija Redžić du 03 janvier 2025 au Centre Islamique Gazi Isa-beg à Esch-sur-Alzette)