Khoutba centrale : « Trouve ton talent – et vis-le avec responsabilité » (vidéo)

En chacun de nous se cache un talent. Il n’existe pas d’être humain sans don – il peut être enfoui, non reconnu, mais il est là. Le talent n’est pas un privilège réservé aux rares génies. Chacun de nous est unique, irremplaçable et spécial, et c’est précisément dans cette singularité que réside notre don. Peu importe qu’il s’agisse d’une capacité à inspirer, à comprendre, à créer ou à servir – ta place dans ce monde t’attend.

Mais le talent à lui seul ne suffit pas. Sans éthique, il devient arrogance ; sans humilité – une ambition vide ; sans responsabilité – une opportunité perdue. La véritable grandeur se reflète dans la combinaison du don et de l’intégrité. Celui qui est doté d’un talent doit aussi être reconnaissant. Celui qui est doué doit être conscient que tout peut disparaître en un instant. La reconnaissance vient, mais elle s’en va aussi. Ce qui reste, c’est ce qui est construit en secret – le caractère.

Dans son livre Sur les traces de l’égoïsme, le Dr. Salman al-Ouda nous rappelle de nombreuses grandes figures de l’histoire : Youssouf (que la paix soit sur lui), dont le chemin vers le succès fut pavé de patience et de moralité. Muhammad Ali, qui disait : « Je détestais chaque minute d’entraînement, mais je me disais : N’abandonne pas ! Souffre maintenant, et vis le reste de ta vie comme un champion ! » Ou encore Walt Disney, dont les premières œuvres furent moquées, alors qu’aujourd’hui des millions d’enfants grandissent avec ses créations.

Mais une histoire en particulier touche les cœurs – celle du père du célèbre poète et philosophe Muhammad Iqbal. Iqbal, encore enfant, frappa un mendiant venu à leur porte, éparpillant ce qu’il possédait. Son père, témoin de la scène, se mit à pleurer et dit :
« Mon fils, que répondrai-je à notre Prophète, paix et bénédictions sur lui, s’il me dit : Allah t’a confié un fils, et tu ne l’as pas éduqué selon mon exemple ? Vas-tu faire honte à ton père devant notre Seigneur et notre Prophète ? »

Il lui conseilla alors d’être « une fleur parfumée et une brise douce du printemps du Prophète », et de s’imprégner au moins d’une partie de sa noble éthique. Ce moment n’était pas un simple reproche éducatif – c’était une véritable éducation, dans la foi, par la foi, avec la foi.

Notre talent est une forme de dépôt. Il nous est donné, mais aussi mis à l’épreuve. Comment allons-nous nous comporter ? Allons-nous le développer ou l’enfouir ? L’utiliser pour le bien, ou le laisser nous entraîner vers l’arrogance ? Serons-nous des originaux – ou de pâles copies des autres ?

La société a le devoir de soutenir les personnes talentueuses. Enseignants, parents, amis – tous peuvent reconnaître et encourager un don. Mais l’individu lui-même est responsable de cultiver ce don. La peur, l’humiliation, l’incompréhension – accompagnent souvent ceux qui sont différents. C’est pourquoi ils ont besoin de sécurité, de compréhension et de soutien. Car lorsque le talent trouve un terrain fertile, il s’épanouit – et il ne profite pas seulement à celui qui le porte, mais à toute la société.

Alors, trouve ton talent. Ne le fuis pas. Développe-le. Et surtout – sois une personne de cœur. Car le plus grand talent, c’est l’intégrité.

(Khoutba centrale du chef de culte Hafiz Hilmija Redžić du 11 avril 2025 au Centre Islamique Gazi Isa-beg à Esch-sur-Alzette)